21 septembre 2013

Le mariage du prince Félix de Luxembourg

Le mardi 17 septembre, le prince Félix s’est uni civilement à Claire Lademacher à Königstein im Taunus. Une cérémonie sobre et intime qui s’est déroulée dans la Villa Rothschild Kempinski. L’évènement réunissait la proche famille des deux époux. Pour l'occasion, la mariée avait choisi une tenue du néerlandais Jan Taminiau et portait des boucles d'oreille en aigues-marines.





C'est le maire de la ville, Leonhard Helm, qui a procédé à l'union. Le marié avait choisi Felix Lademacher, frère de Claire, comme témoin alors que le choix de la mariée s’était porté sur sa belle-sœur, la princesse Alexandra. Les photographes présents, bien plus que les badauds qui avaient fait le déplacement, ont pu immortaliser un baiser princier sur le perron de la villa. Ensuite, leurs familles les ont rejoint afin de poser pour la postérité. Les jeunes mariés ont ensuite quitté les lieux à bord d'une BMW Isetta datant de 1958.



La cérémonie religieuse, plus fastueuse tout en étant assez décontractée, s'est déroulée le samedi 21 septembre en la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Il s'agit d'un petit village du sud de la France, doté de rues étroites et d'une place sans prétention, dont la torpeur a été rompue quelques heures avec ce mariage du deuxième fils du couple grand-ducal.  La veille, déjà, la famille grand-ducale, la famille de la mariée et des amis du couple avaient repéré les lieux. L'événement, largement relayé dans la presse locale, avait amené son lot de curieux, sans oublier quelques Luxembourgeois ainsi que des Belges.

Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés

Parmi les invités, se trouvaient essentiellement des cousins ou des intimes de la famille grand-ducale, ainsi que des amis du prince Félix et de la princesse Claire. S'étaient donc déplacés la famille de la grande-duchesse Maria Teresa, le prince et la princesse Pierre Galitzine avec leurs enfants dont Dimitri qui donnait le bras à sa grand-mère, Anna Gabriele, veuve de l'archiduc Rodolphe d'Autriche, ainsi que l'archiduc Rudolf et l'archiduchesse Marie-Hélène, accompagnés de leur fille Priscilla, l'archiduc Karl-Peter et l'archiduchesse Alexandra, l'archiduc Michael et l'archiduchesse Christiana, le comte et la comtesse Riprand d'Arco-Zinneberg, venus avec leurs filles Anna et Olympia. Le prince Philipp et la princesse Isabelle de Liechtenstein, ainsi que leurs fils Wenzeslaus et Rudolf, étaient également de la partie tout comme lord et lady Nicholas Windsor, don Peter et donna Jessica Doimi de Frankopan, le prince Alexander et la princesse Gabriela de Sayn-Wittgenstein-Sayn, le prince Leilo Orsini, Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, venu en compagnie de son amie Beatrice Borromeo. Des personnalités politiques du grand-duché avaient aussi été conviées.

Pierre Casiraghi et Beatrice Borromeo
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés
L'archiduc Karl-Peter et l'archiduchesse Alexandra
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés

La Belgique, avec qui les liens familiaux et amicaux sont étroits, était représentée par le prince Laurent qui, arrivé en retard, le pas pressé, a voulu échapper à la pose pour les photographes. Appelé en toute décontraction par sa cousine, il accorda donc un petit moment aux flashs en compagnie de la princesse Margaretha de Luxembourg et de son époux le prince Nikolaus de Liechtenstein. Les trois aînés de la princesse Astrid, Amedeo, Maria Laura et Joachim, étaient également de la partie. Autre prince belge, le prince Michel de Ligne (fils de la princesse Alix de Luxembourg), était sur place avec son épouse et ses enfants Alix et Henri, tout comme la princesse Sophie de Hohenberg (fille de la princesse Elisabeth de Luxembourg) et son époux le baron Jean-Louis de Potesta, leurs enfants Charles-Louis, Elisabeth, Eléonore et leur beau-fils don Diego Fernández de Cordóva y Cerveró. Notons également la présence du duc et de la duchesse de Croÿ (petit-fils de la princesse Antonia de Luxembourg).

La princesse Maria Laura, le prince Joachim et le prince Amedeo
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés

Les frères et sœurs du grand-duc Henri étaient tous présents : la princesse Marie-Astrid et l'archiduc Carl-Christian, la princesse Margaretha et le prince Nikolaus de Liechtenstein, le prince Jean et la comtesse Diane de Nassau, ainsi que le prince Guillaume et la princesse Sibilla. Le grand-duc Jean, 92 ans, grand-père de Félix, était entré discrètement par une porte dérobée. La plupart des cousins du prince Félix avaient naturellement fait le déplacement, certains de manière plus discrète. Il s'agissait de l'archiduchesse Marie-Christine (affichant sa deuxième grossesse) et son époux le comte Rodolphe de Limburg Stirum, l'archiduc Imre et l'archiduchesse Kathleen (elle aussi enceinte), l'archiduc Christoph et l'archiduchesse Adélaïde, l'archiduc Alexander, l'archiduchesse Gabriella, les princesses Maria-Anunciata et Marie-Astrid et le prince Josef-Emmanuel de Liechtenstein, la princesse Marie-Gabrielle et les princes Constantin, Wenceslas et Carl-Johann de Nassau, ainsi que le prince Paul-Louis de Nassau. Il faut souligner qu'Hélène Vestur, première épouse du prince Jean, avec qui la famille grand-ducale a gardé de bons contacts, se trouvait parmi les invités.



L'archiduc Imre et l'archiduchesse Kathleen
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés
L'archiduc Christoph et l'archiduchesse Adélaïde
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés

C'était ensuite au tour des témoins du couple de faire leur apparition : Patricia Caspar, Andrea Latten, Anna Maria Pamin, Peter et Xavier Cauro, Maria Sanchez, Lola Toscani, don Lawrence Doimi de Frankopan et Richard Thistlethwaite. Les demoiselles d'honneur étaient habillées par Tadashi Toji. La princesse Alexandre et Felix Lademacher, une nouvelle fois choisis comme témoins, firent ensuite leur apparition, suivis du prince Louis et de la princesse Tessy, du prince Sébastien (autre témoin), puis du grand-duc héritier Guillaume et de la grande-duchesse héritière Stéphanie qui avait fait confiance à la styliste belge Stéphanie Le Grelle pour sa tenue.

De g. à d. : Richard Thistlethwaite, la princesse Alexandra de Luxembourg, le prince Sébastien
de Luxembourg, Patricia Caspar, Felix Lademacher, Lola Toscani, Xavier Cauro, Maria Sanchez, Anna Maria Pamin, Peter Cauro, Andrea Latten et don Lawrence Doimi de Frankopan
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés




On approchait alors d'onze heures, moment où devait commencer la cérémonie. Le grand-duc Henri et Gabriela Lademacher, mère de la mariée, sont arrivés, prenant place dans l'édifice alors que Paraphrase sur Wilhelmus de A. Leblanc était joué par l'organiste en titre de la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg. Ils ont été suivis par le prince Félix et de sa mère la grande-duchesse Maria Teresa, habillée en Armani.




D'une Rolls Royce Phantom de couleur argentée de 2006, la princesse Claire est sortie accompagnée de son père, Harmut Lademacher. Elle avait opté pour une robe signée Elie Saab, une ode à la délicatesse selon son créateur, dotée d'un voile en tulle de soie ivoire et une traine en dentelle de Chantilly d'une longueur de trois mètres. Elle avait ceint un diadème provenant des collections grand-ducales, datant de la moitié du XIXe siècle, aux motifs de feuilles de vignes. Ce bijou avait été porté par la grande-duchesse héritière Stéphanie en 2012 lors du dîner de gala donné la veille de son mariage. Sa belle-mère lui avait prêté des boucles d'oreilles, une paire offerte par ses parents à l'occasion de son mariage en 1981. La mariée avait été coiffée par Shan Rahimkhan de Berlin et maquillée par Lisa Eldridge. Les tenues des enfants d'honneur étaient, elles, dues à la maison française Little Eglantine de la créatrice Stéphanie Staub. Les princes Gabriel et Noah portaient des tenues dites militaires tandis que Flora et Katharina Doimi de Frankopan arboraient de charmantes robes au col bateau.



La cérémonie était présidée par Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, assisté de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, et de Mgr Nicolas Thévenin, Nonce apostolique au Guatemala. Plusieurs concélébrant officiaient, à l'instar du chanoine François Muller (aumônier de la Cour), du père Florian Racine (curé de Saint-Maximin), du diacre James Devine, des pères David Nugent et Sean Davidson (vicaires de Saint-Maximin) et du père Yves Menjot (curé notamment de la paroisse de Lorgues où le couple gèrera un vignoble). Le couple avait également choisi le père Daniel Ange, habitué de la famille et fondateur de Jeunesse-Lumière qui s'inscrit dans le Renouveau Charismatique, ainsi que Mgr Camille Perl (prélat luxembourgeois chanoine de Saint-Pierre de Rome), don Pascal-André Dumont (père spirituel au sein de la Communauté de Saint-Martin) qui avait officiait déjà lors du mariage de Guillaume et Stéphanie, et le père Anton Vogelslang (prêtre des Légionnaires du Christ aux Pays-Bas qui est directeur spirituel à l'université d'Anahuac de Mexico). Etant tous deux passés par l'Athénée Pontifical Regina Apostolorum de Rome, où le prince Félix a obtenu un master en bioéthique alors que Claire prépare un doctorat, les époux tenaient à la présence du recteur, le père Pedro Barrajon, et du père George J. Woodall, professeur de théologie dans le même établissement.

Mgr Hollerich a réalisé, en anglais, une homélie basée, notamment sur la lecture effectuée précédemment par don Lawrence Doimi de Frankopan, qui a rappelé aux époux le mystère du mariage chrétien, la dignité de l'amour conjugal, la grâce du sacrement et les devoirs des époux. Après la profession de foi, Félix et Claire ont échangé leurs consentements :

Félix : Claire, willst du meine Ehefrau werden ?
Claire : Oui, je le veux. Et toi, veux-tu être mon époux ?
Félix : Ja, ich will.
Claire : Félix, je te reçois comme époux et je me donne à toi.
Félix : Claire, ich nehme dich an als meine Ehefrau und ich schenke mich dir.
Félix et Claire : Pour nous aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves, et nous soutenir l'un l'autre, tout au long de notre vie.

Un moment durant lequel la princesse Claire est apparue submergée par l'émotion. C'est le prince Noah de Nassau, cadet de Louis et Tessy, qui a été chargé d'apporter les alliances, réalisée dans de l'or issu du commerce équitable. La suite de la cérémonie, qui dura en tout près de deux heures, a vu plusieurs lectures, entrecoupées du Ubi Caritas, lors de la prière universelle. Se sont succédé au pupitre : Richard Thistlethwaite en français, Felix Lademacher en allemand, la princesse Alexandra en espagnol, la princesse Tessy en luxembourgeois, Patricia Casar en anglais, et enfin conclusion de l'archevêque Mgr Hollerich. La partie musicale de la cérémonie religieuse était assurée par l'Orchestre de Chambre du Conservatoire de la Ville de Luxembourg et par le chœur de garçons Pueri cantores. Une composition du grand-duc héritier Guillaume, intitulée Wer sich den Händen des Herrn übergibt, a même été jouée lors du chant d'offertoire.

A la fin de la cérémonie, le prince Gabriel de Nassau a déposé le bouquet de la mariée, fait de frésias, au pied de la Vierge Marie. Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a ensuite délivré le message papal et la bénédiction apostolique au couple. Après l'hymne national Ons Hémecht, les différents témoins ont signé les registres. Pendant ce temps, la chorale a entonné le célèbre Paradise du célèbre groupe britannique Coldplay. Le cortège de sortie pouvait alors suivre le prince Félix et la princesse Claire qui ont offert à l'extérieur de tendres moments à immortaliser. Le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa, eux, n'ont pas hésité à s'approcher des Luxembourgeois pour les saluer et échanger quelques mots.


Photos : Antoine Borighem / tous droits réservés
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés

Les invités se sont rendus dans l'Hôtellerie du Couvent Royal, l'ancienne abbaye jouxtant la basilique qui a été transformée en un hôtel-restaurant. Certains se sont également attardés dans la basilique et dans la crypte, contenant les reliques de Marie-Madeleine, qu'ils avaient la possibilité de visiter. C'est ainsi qu'à l'ouverture du lieu ayant accueilli la cérémonie religieuse, certains passionnés ont pu croiser quelques membres du gotha et même apercevoir, par une porte laissée ouverte, quelques invités en discussion dans le couvent. Vers seize heures, les convives commençaient à quitter les lieux. 

Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés
Photo : Antoine Borighem / tous droits réservés

Depuis, les époux ont embarqué pour un voyage de noces à la destination inconnu par Claire, comme l'indiquait le prince Félix dans une récente interview. Par la suite, ils s'installeront dans le sud de la France, où ils s'occuperont d'un vignoble à Lorgues, propriété d'Harmut Lademacher. Le prince Félix se placera ainsi dans les pas du prince Robert de Luxembourg. 
 


Je tiens à remercier bien chaleureusement M. Antoine Borighem pour ses photos et plusieurs détails liés à cet événement. 

Merci également à Mme Stéphanie Staub, créatrice et fondatrice de la maison Little Eglantine, pour ses informations.

17 septembre 2013

Le château de Königstein, ancienne résidence grand-ducale

Mariés en 1851, le duc Adolphe de Nassau et son épouse, née princesse Adélaïde-Marie d'Anhalt-Dessau, ont entrepris un voyage de noces qui les a notamment amenés dans la ville de Königstein im Taunus, à une vingtaine de kilomètres de Francfort. Le couple avait alors logé à l'ancien hôtel d'Amsterdam, dans la rue principale, et la duchesse de Nassau avait été charmée par cette bourgade. Si bien que sept ans plus tard, le duc Adolphe a acquis pour elle une modeste bâtisse. Cette maison de deux étages était à l'origine l'ancienne résidence officielle d'été des princes électeurs de Mayence. L'électorat était passé au duché de Nassau en 1803. Achetée en 1820 par Christian Dörr, c'est sa veuve qui l'occupa après sa mort et ensuite son fils, Georg Karl Dörr, l'a proposa à la vente. C'est le 9 avril 1858 que le duc Adolphe de Nassau en a fait l'achat pour très exactement 49.582 florins et 51 kreuzer. Le couple ducal, accompagné de leurs fils Guillaume, ont effectué leur entrée solennelle à Königstein le 5 septembre suivant.

Entrée du château surmontée d'un balcon portant le monogramme
d'Adélaïde-Marie rehaussé par la couronne ducale
Photo : Carl Friedr. Mylius, Histor. Museum Frankfurt a.M

L'ours gardant les armoiries
de Saxe et d'Anhalt
situé au-dessus d'un fronton
Dans les années qui ont suivi, quelques petits aménagements ont été décidés. Un terrain contigu a été acheté afin d'y installer les cuisines et des appartements pour le personnel. En 1866, le duché de Nassau est annexé par la Prusse. Bien que le duc Adolphe ait pu ensuite bénéficier d'un arrangement très avantageux, au niveau financier mais aussi sur la propriétés de plusieurs châteaux se situant dans l'ancien duché, se considérant comme un souverain exil, il décida de vivre désormais entre Vienne, Francfort et son domaine bavarois. Seul le château de Königstein a échappé à cette règle, même si c'était surtout Adélaïde-Marie qui y résidait volontiers, alors qu'Adolphe préférait le château de Hohenburg en Haute-Bavière, où il pouvait s'adonner à la chasse, sa grande passion.


Plan réalisé par Gédéon Bordiau en 1873
Entre 1875 et 1877, sur des plans établis par l'architecte belge Gédéon Bordiau, qui a d'ailleurs travaillé en 1890 pour l'extension du Palais grand-ducal, la propriété a connu diverses transformations visant à faire de cette demeure un petit château. Ainsi, une tour octogonale a vu le jour, tout comme des lucarnes décoratives. Une extension a été construite avec des briques importées de Belgique. Le coût total des travaux dépassait de peu les 140.000 florins. Le parc a été doté d'une roseraie, d'une fontaine et de serres contenant des plantes exotiques. Une maison de thé a fait son apparition quelques années plus tard.

Vues de l'intérieur vers 1910
Photos : Franz Schilling, Königstein/Archiv Krönke Historia)

Vues de l'intérieur vers 1910
Photos : Franz Schilling, Königstein/Archiv Krönke Historia)

Jusqu'au décès d'Adélaïde-Marie, l'édifice comprenait une soixantaine de pièces. Au rez-de-chaussée, se trouvaient notamment des salons, une salle à manger, deux bibliothèques et un fumoir. Le tout était richement orné de stucs et de colonnes de marbre. Au premier étage se trouvaient les appartements de la princesse Hilda de Nassau, fille du couple ducal, ainsi que plusieurs salles de bain, trois salles de séjour ou encore un jardin d'hiver. Artiste talentueuse, la duchesse de Nassau a installé son atelier de peinture au deuxième étage. Quant au grenier, il accueillait quatorze chambres destinées au personnel.


Atelier
Photo : Franz Schilling, Königstein/Archiv Krönke Historia

Atelier (© Franz Schilling, Königstein/Archiv Krönke Historia)


Le château de Königstein fut un lieu de rencontre, où les membres des familles de Nassau, d'Anhalt et de Hesse étaient régulièrement conviés. Mais des invités très prestigieux s'y sont succédé, apparentés au couple ducal, comme durant l'année 1883 : le roi Christian IX et la reine Louise de Danemark, le roi Georges Ier et la reine Olga de Grèce, le roi Oscar II et la reine Sophie de Suède (beau-frère et demi-sœur du duc Adolphe), le roi Guillaume III et la reine Emma des Pays-Bas, ainsi que la tsarine Maria Feodorovna de Russie. L'année suivant, ce fut au tour de l'impératrice Elisabeth d'Autriche. C'était aussi depuis Königstein qu'Adolphe est parti pour le Luxembourg afin d'y effectuer en 1889 une première régence. Il est devenu l'année suivante le souverain du grand-duché.  

Arrivée de la famille en 1908
Photo : Margarete Birk

En novembre 1905, Adélaïde-Marie prit les habits de veuve à la suite du décès de son époux au château de Hohenburg. Sa propriété de Königstein devint alors son refuge et, faisant œuvre de charité et de mécénat, elle apparaissait comme la bienfaitrice de la ville. Les habitants firent également preuve de gratitude à son égard car elle continua à y faire venir des représentants d'autres maisons royales. Ainsi, le 21 août 1908, l'empereur Guillaume II y fit un passage très rapide mais néanmoins commenté. Il s'agissait de la première visite d'un Hohenzollern à la grande-duchesse Adélaïde-Marie depuis 1866 et l'annexion du duché de Nassau par la Prusse. La maîtresse de lieux appréciait également y recevoir sa fille Hilda et ses petites-filles, notamment Marie-Adélaïde et Charlotte à qui elle dispensait des leçons de dessin.

Fête des enfants organisée au château en 1905 en présence de trois petites filles d'Adélaïde-Marie
Photos : Franz Schilling, Königstein/Archiv Krönke Historia

C'est dans son château de Königstein que la grande-duchesse Adélaïde-Marie a rendu son dernier soupir, en pleine guerre, le 24 novembre 1916. La propriété est alors passée à sa fille, Hilda, l'épouse du grand-duc Frédéric II de Bade qui a perdu son trône au sortir de la Première Guerre mondiale. Elle a résidait pour la dernière fois à Königstein en 1951 avant de décéder l'année suivante à Badenweiler. N'ayant pas d'enfant, c'est la grande-duchesse Charlotte qui hérita du château. Les meubles précieux ont alors pris le chemin du château de Berg avant que le château ne soit vendu dans les années 1950. Achetés par la ville en 1970, les lieux abritent depuis 1981 les autorités judiciaires de Hesse. En souvenir de ses anciens occupants, le château est aujourd'hui appelé le Luxemburgisches Schloss

Les deux dames de Königstein : Adélaïde-Marie et Hilda

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Sources principales :

- Ellengard Jung, « Dat Schloss "Koenigstein" », Königsteiner Burgfest, 2008, pp. 35-39
- Beate Großmann-Hofmann, Stadarchiv Königstein, « "Herrschaftliche" Besuche auf Schloss Königstein », Königsteiner Burgfest, 2008, pp. 63-65

15 septembre 2013

En attendant le mariage du prince Félix : interview des fiancés

Le mariage civil du prince Félix de Luxembourg et de Claire Lademacher se tiendra ce mardi 17 septembre à la Villa Rothschild Kempinski, à Königstein im Taunus en Allemagne. C'est le bourgmestre de Königstein, M. Leonhard Helm, qui officiera. L'arrivée des familles est prévue à 12h30. Etant invité à la Joyeuse Entrée des souverains belges à Mons, je ne pourrai suivre l'événement et je ne peux que vous diriger vers Luxarazzi ou Noblesse & Royautés. Royalement Blog vous proposera tout de même un article de circonstance : le château de Königstein, ancienne propriété de la famille grand-ducale.


C'est dans le sud de la France, en la basilique de Sainte Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, que se déroulera le samedi 21 septembre, à partir de 11h, le mariage religieux du deuxième fils du grand-duc Henri avec celle qui sera déjà depuis quelques jours la princesse Claire de Luxembourg. Présidée par l'archevêque de Luxembourg, Mgr. Jean-Claude Hollerich, la cérémonie accueillera plusieurs membres de familles régnantes et non-régnantes, ainsi que des personnalités politiques. A 13h, les invités seront conviés à une réception privée.

En attendant ces deux dates, je vous propose de découvrir l'interview que le couple a accordé au Luxemburger Wort (propos recueillis par Hülya Atasoy) :

Comment vous êtes-vous rencontrés et depuis quand êtes-vous un couple?

Prince Félix: Nous nous sommes rencontrés en 2001 en Suisse à l'internat international Beau Soleil à Villars-sur-Ollon. Nous fréquentions alors tous les deux cet établissement dans le cadre de nos études. Une grande amitié s'est développée au fil des années. Elle constitue le début et les bases de notre amour.

Savez-vous déjà où vous allez vous installer après le mariage?

Prince Félix: Je viens de finir mes études supérieures en obtenant un master en bio-éthique. Je dois à présent gagner moi-même ma vie et subvenir aux besoins de ma future famille.

Claire: En parallèle à la promotion à laquelle je travaille, nous avons décidé de nous installer dans le sud de la France et d'y exploiter un vignoble appartenant à notre famille.

Pourquoi votre mariage a-t-il lieu dans deux endroits et deux pays différents?

Prince Félix: La tradition veut que la cérémonie de mariage ait lieu dans le pays natal de la mariée. Nous avons souhaité conserver cette tradition et ainsi marquer une forme de respect envers la famille de ma future épouse. En outre, l'histoire de Königstein et celle de la famille grand-ducale sont liées, ce qui renforce la symbolique du choix de lieu du mariage.

Claire: Nous aimons nous souvenir des magnifiques vacances que nous avons passées dans la propriété de mes parents près de Lorgues ainsi que chez mes futurs beaux-parents à Cabasson, tous les deux, en famille ou entre amis. L'idée de nous marier en Provence est arrivée spontanément. Nous voulions prolonger ces moments précieux avec nos proches.

Pouvez-vous dévoiler à nos lecteurs combien de personnes sont invités à la noce?

Prince Félix: Nous attendons 370 invités.

Le voyage de noce est toujours un moment particulier dans la vie de jeunes mariés. Où allez-vous passer la vôtre?

Prince Félix: Nous partirons le lendemain de notre mariage et je me chargerai personnellement de l'organisation. C'est une tradition de notre famille de ne pas révéler le lieu du voyage de noce à la future mariée. Vous comprendrez donc que je ne dévoile rien de la destination.

11 septembre 2013

Naissance prochaine chez Marie-Christine et Rodolphe

Au mariage de l'archiduc Christoph en décembre 2012,
suivis par Imre et Kathleen qui attendent aussi un enfant
Photo : L'Est Républicain / Pierre Mathis
Lors du 90ème anniversaire en janvier 2011 de son grand-père, le grand-duc Jean, l'archiduchesse Marie-Christine avait dévoilé quelques rondeurs. Près de trois ans auparavant, le 6 décembre 2008, elle épousait à Malines le comte Rodolphe de Limburg Stirum. Et le 19 avril 2011, naissait à Buenos Aires en Argentine, là où le couple s'est installé après son mariage, le comte Léopold, Menno, Philippe, Gabriel, François-Xavier, Marie Joseph, Ghislain de Limburg Stirum.

Le 17 septembre prochain, son cousin le prince Félix se mariera civilement avec Claire Lademacher en Allemagne, suivi de l'union religieuse le 21 septembre dans le sud de la France. L'occasion d'y voir la fille aînée de la princesse Marie-Astrid de Luxembourg et de l'archiduc Carl-Christian afficher son charmant ventre rond? Peut-être pas. La seconde naissance, très prochaine, pourrait empêcher l'archiduchesse Marie-Christine d'assister aux noces. Le couple apparaît peu en public et n'a pas communiqué sur cette future naissance, mais c'est désormais presque impossible à cacher à l'heure des forums royaux spécialisés et des réseaux sociaux (comme pour l'archiduchesse Kathleen). Les rumeurs persistantes m'ont d'ailleurs été confirmées par des proches du couple. 

En tous cas Royalement Blog tient déjà à exprimer aux parents ses plus sincères vœux de bonheur!  

9 septembre 2013

Archives : à la Schueberfouer en 1988

La 673e édition de la Schueberfouer se clôturera ce mercredi 11 septembre. L'occasion d'évoquer ce rendez-vous festif luxembourgeois et de présenter des archives datant de septembre 1988.

 
De gauche à droite : le grand-duc héritier Henri, la princesse Pierre Galitzine, le prince Guillaume et la grande-duchesse héritière Maria-Teresa
Les enfants : le prince Félix, la princesse Tatiana, l'archiduchesse Marie-Christine, le prince Guillaume, la princesse Alexandra (dans la poussette), la princesse Xénia, l'archiduc Imre et le prince Louis
(© G. Mirgain/Collection privée Valentin Dupont)
 

Cette foire (« Fouer » en allemand) a été créée par une charte du 20 octobre 1340 de Jean Ier (1296-1346), dit l'Aveugle, comte de Luxembourg et roi de Bohême par mariage. Devant se dérouler à l'origine huit jours durant, dont le début est fixé en relation avec la Saint-Barthélemy le 24 août, la foire était initialement située au Schuedbuerg sur le plateau du Saint-Esprit. C'est d'ailleurs de ce lieu que proviendrait le nom de la foire, même si pour certains il est à rapprocher du terme allemand « Schober » désignant un endroit couvert pour stocker le foin. Ce marché placé au carrefour d'une importante route du commerce de l'Europe s'est ensuite appelé « Schuedbermis », puis « Schuebermëss » et enfin « Schueberfouer ».
 
(© G. Mirgain/Collection privée Valentin Dupont)
 
 
Ce grand marché, rejoint par la suite par un marché de bétail, a gardé sa forme originale jusqu'à la Révolution française. Si ce n'est qu'en 1610 cet événement a déménagé au Limpertsberg car le site était devenu trop petit. A partir du XVIIIe siècle, la foire a commencé à prendre les habits d'un lieu d'amusement avec notamment des jeux d'adresse et des concerts. En 1893, afin de permettre l'urbanisation du Limpertsberg, la foire a pris ses quartiers au champ du Glacis, lieu qui accueille encore aujourd'hui la Schueberfouer.

 
(© G. Mirgain/Collection privée Valentin Dupont)
 

Avec les années, la foire s'est étoffée et modernisée, si bien qu'elle est considérée aujourd'hui comme l'une des plus importantes d'Europe, accueillant en moyenne deux millions de visiteurs. Depuis plusieurs décennies, elle fait également le bonheur des jeunes générations de la famille grand-ducale. C'était le cas en septembre 1988 pour Guillaume, Félix et Louis, emmenés par leurs parents, le grand-duc héritier Henri et la grande-duchesse héritière Maria-Teresa. Accompagnés de leur oncle Guillaume, les petits princes avaient pu compter sur la présence de Marie-Christine et Imre, leurs cousins (enfants de la princesse Marie-Astrid et de l'archiduc Carl-Christian). Sans oublier la princesse Pierre Galitzine (née archiduchesse Maria-Anna), vivant alors au grand-duché avec sa famille, qui avait emmené ses filles, Xénia, Tatiana et Alexandra. L'occasion bien sûr de profiter des manèges en toute insouciance.
 
(© G. Mirgain/Collection privée Valentin Dupont)