22 mai 2013

Le Palais Royal : Salon Léopold Ier

Le Salon Léopold Ier, appelé également Salon Cobourg, datant du XVIIIe siècle, possède une histoire similaire aux Salons Blanc mais, eux, ne furent pas détruits en 1904 mais restaurés. Tout comme le Salon Goya, il est décoré de moulures, d'une cheminée en marbre blanc et d'un lustre "Marie-Thérèse" à cristaux.

(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

Jusqu'il y a encore quelques années, la salon était équipé de fauteuils de l'ébéniste Jacob-Desmalter. Ils ornaient le grand cabinet de l'impératrice Joséphine, épouse de Napoléon, au château de Laeken, devenu un palais impérial en 1804. Le canapé, lui, provenait de l'atelier de P. Marcion. Mais ce mobilier a depuis été remisé dans la Salle des Marbres, faisant place à des fauteuils qui, apparemment, se trouvaient auparavant dans le Salon Goya. Ces fauteuils ont été rénovés et les tissus modifiés. Le canapé Chesterfield, lui, pourrait être une initiative de la reine Paola. Sur le cheminée, se trouve un buste en marbre blanc de Guillaume Geefs à l'effigie du duc de Brabant, le futur Léopold II.

Vue du salon avec son ancien mobilier et d'autres tableaux
(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

Comme son nom l'indique, ce salon évoque le premier souverain de la dynastie belge et sa famille. Les murs sont aujourd'hui ornés d'un tableau de son épouse la reine Louise-Marie dans une longue robe de velours rouge (réplique d'un Winterhalter réalisée par Ange Ottoz), de sa mère la princesse Augusta Reuss de Lobenstein-Ebersdorf (oeuvre attribuée à Ludwig Döll), de son père le duc François de Saxe-Cobourg-Saalfeld (d'un artiste anonyme), de sa soeur Victoria, mère de la future reine Victoria d'Angleterre (une copie d'après George Dawe), de son beau-frère le duc Edouard de Kent (une copie d'après un original de 1818 de George Dawe) et de son grand-oncle le prince Frédéric-Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld (copie d'après un Ferdinand Jagemann).

(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

Il faut également signaler la toile de George Dawe représentant le prince Léopold, assis, tenant une plume et appuyant son avant-bras sur un album, une petite aquarelle représentant la vue d'une ville et attribuée à Léopold Ier, ainsi q'une esquisse aux trois crayons de Sir Thomas Lawrence représentant une fois de plus le premier roi des Belges. Ces souvenirs étaient jadis exposés dans les appartements de la reine Louise-Marie à Laeken, notamment dans son cabinet pour l'aquarelle et dans sa chambre à coucher concernant l'esquisse.

(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

D'ailleurs, la plupart des tableaux qui s'y trouvaient jadis provenaient des appartements de la reine Louise-Marie au château de Laeken et lui étaient intimement liés. Il s'agissait de tableaux représentant son frère François d'Orléans, prince de Joinville (Winterhalter), sa fille Charlotte, sa gouvernante Madame Angélique, un salon du Palais-Royal de Paris, une vue générale du château de Neuilly où elle passé une partie de son enfance et une estampe reproduisant une statue de Jeanne d'Arc exécutée par sa soeur Marie. Sans oublier un pastel sur papier ovale représentant son époux enfant, un dessin exécuté par Léopold Ier du château de Rosenau, un buste de son premier enfant Louis-Philippe, surnommé "Babochon", coiffé d'un bonnet de dentelles, ainsi qu'une esquisse de la princesse Charlotte de Galles, première épouse de Léopold Ier, qui se situait dans la chambre de Louise-Marie à Laeken...

Le 19 décembre 2012 lors de la remise des prix du concours Belgodyssée,
une initiative notamment du Fonds Prince Philippe
© Franck Toussaint

7 mai 2013

La princesse Elisabeth de Luxembourg, princesse von Thurn und Taxis

Le 7 mars 1901, 21 coups de canons annoncent aux Luxembourgeois la naissance d'une nouvelle princesse qui a vu le jour peu après six heures du matin au château de Berg. La princesse Elisabeth, Marie, Wilhelmine de Luxembourg, princesse de Nassau est la cinquième et avant-dernière fille du prince Wilhelm Alexander de Nassau-Weilbourg (1852-1912), devenu en 1905 le grand-duc Guillaume IV de Luxembourg, et de la princesse Maria Anna de Bragance, infante du Portugal (1861-1942). Avant elle, ses parents ont déjà donné naissance à Marie-Adélaïde en 1894, à Charlotte en 1896, à Hilda en 1897 et à Antonia en 1899. Viendra l'année suivante, en 1902, la princesse Sophie. Uniquement des filles, particularité qui modifiera la religion de la jeune famille régnante luxembourgeoise, puisque le contrat de mariage de Guillaume et Maria Anna précisait que les garçons seraient élevés dans le protestantisme, tandis que les filles - admises ensuite dans la ligne de succession au trône - le seraient dans la foi catholique, religion de la princesse de Bragance.   

La petite Elisabeth dans les bras de sa mère Marie-Anne, entourée de ses soeurs, au château de Berg


Elle a été baptisée quatre jours après sa naissance, le 11 mars, au château de Berg. Deux marraines lui ont été choisies, la reine Elisabeth de Roumanie (1843-1916), nièce du grand-duc Adolphe de Luxembourg, ainsi que la princesse Marie-des-Neiges de Bragance (1852-1941), sa tante, qui a épousé le prince Alphonse-Charles de Bourbon, devenu en 1931 le prétendant carliste au trône espagnol. Dans l'impossibilité d'assister à la cérémonie, la princesse Marie-des-Neiges s'y fit représenter par sa soeur Marie-Thérèse (1855-1944), troisième épouse de l'archiduc Charles-Louis d'Autriche, le frère de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.

La princesse Elisabeth et sa soeur Sophie


Les premières années de la princesse Elisabeth se déroulent dans une certaine insouciance, avec ses soeurs, au château de Berg mais surtout au château de Hohenburg, résidence se situant en Bavière. L'éducation des princesses a été confiée à la fidèle Mademoiselle Knaff qui s'est chargée plus tard des enfants de la grande-duchesse Charlotte. Le programme scolaire est surtout axé sur l'apprentissage des langues, sans oublier le dessin ou la musique. Certaines leçons de dessins sont d'ailleurs assurées par sa grand-mère paternelle, la grande-duchesse douairière Adélaïde-Marie qui avait un sens artistique développé.



En janvier 1906, son père, Guillaume IV, est victime d'une attaque cérébrale. Cet incident empêche à la famille de revenir au grand-duché. Par ailleurs, le château de Berg est jugé beaucoup trop vétuste. Les quatre années et demi suivantes sont donc passées au château de Hohenburg pendant que la résidence de Colmar-Berg est rénovée. La grande-duchesse Marie-Anne et ses filles sont toutes dévouées à leur époux et père dont la santé ne s'améliore guère malgré l'entourage médical et les fréquentes cures. En novembre 1908, il perd l'usage de la parole et de ses jambes, après l'instauration quelques mois plus tôt d'une lieutenance au profit de son épouse. La mère de la princesse Elisabeth est, suite à cette situation, nommée régente. Les travaux terminés, la famille est retournée s'installer au grand-duché en septembre 1911. Quelques mois plus tard, le 25 février 1912, le grand-duc Guillaume IV s'est éteint, entouré de sa famille. Elisabeth perdait donc son père à l'âge de onze ans. Un sort cruel qui s'acharnera sur elle toute sa vie. 



Elle a célébré sa première communion le 3 mai 1912 en même temps que sa soeur Sophie. La cérémonie s'est déroulée au château de Berg, présidée par le frère Raymundus Maria qui est en réalité le prince Charles de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg - oncle maternel de la grande-duchesse Marie-Anne -, qui s'est retiré une fois veuf dans un monastère de Venlo. Le 18 juin, sa soeur Marie-Adélaïde devenait pleinement grande-duchesse du Luxembourg après une lieutenance de quelques mois de sa mère en attendant sa majorité. Une vie presque normale s'était alors réinstallée dans le foyer de la famille grand-ducale.


 
En 1914, le grand-duché, pays neutre, est envahi et occupé par les Allemands jusqu'en 1918. L'attitude de sa soeur Marie-Adélaïde est controversée pendant cette période. Critiquée par la France, jugée avoir eu une implication dans les affaires du grand-duché passant outre ses prérogatives constitutionnelles, et accusée de sympathie envers l'occupant, la grande-duchesse Marie-Adélaïde a abdiqué en janvier 1919 au profit de sa soeur, Charlotte. Le 6 novembre de la même année, la nouvelle grande-duchesse a épousé le prince Félix de Bourbon-Parme. Suite à cet événement, la grande-duchesse douairière Marie-Anne et ses filles se sont retirées au château de Hohenburg, marquant un éloignement avec le nouveau couple grand-ducal, notamment souhaité par les autorités.

Elisabeth et sa soeur Sophie
 

En 1921, la princesse Elisabeth voit deux de ses soeurs convoler en noces. En effet, les princesses Antonia et Sophie épousent respectivement au château de Hohenburg le prince Rupprecht de Bavière et le prince Ernest-Heinrich de Saxe. En septembre 1922, Elisabeth et sa mère accompagnent l'ancienne souveraine, Marie-Adélaïde, dans son voyage jusqu'au couvent de Modène où elle a décidé de se retirer. La soeur aînée d'Elisabeth est décédée en 1924. 

Au moment des fiançailles du couple

 
C'est le grand jour pour elle le 14 novembre 1922. Elle épouse au château de Hohenburg Son Altesse Sérénissime le prince Ludwig-Philipp, Maria, Friedrich, Joseph, Maximilian, Antonius, Ignatius, Lamoral von Thurn und Taxis. Né le 2 février 1901 à Ratisbonne, il est le quatrième fils d'Albrecht, 8e prince de Thurn und Taxis (1867-1952) et de l'archiduchesse Margarethe Klementine d'Autriche (1870-1955). Son époux, chevalier de l'Ordre de la Parfaite Amitié, a étudié le droit à l'université Julius-Maximilian de Würzburg.




Après le mariage, le couple s'est installé au château de Niederaichbach, en Bavière. Elisabeth a donné naissances à deux enfants. Le prince Anselm, Albert, Ludwig, Maria, Lamoral est né au château de Tiergarten le 14 avril 1924, et la princesse Iniga, Anna, Margarete, Wilhelmine, Luise est née le 25 août 1925 au château de Niederaichbach.

Avec leur fils Anselm

Elisabeth et Ludwig-Philipp avec leurs enfants Anselm et Iniga
 
 
Un nouveau drame l'ébranle le 22 avril 1933. Son époux, à peine 32 ans, est subitement décédé en leur propriété bavaroise. Ses enfants étaient justement en train de préparer leur première communion, et la voilà veuve. L'existence de ses deux enfants, encore à élever, l'encouragea à porter son fardeau sans trop se plaindre. Elle se chargea de l'éducation d'Anselm et Iniga, s'occupa des propriétés héritées de son mari et se dévoua au profit des plus démunis et des infirmes.

 
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale, la famille grand-ducale se dispersa. Elisabeth n'avait alors plus que des contacts avec sa soeur Sophie, princesse de Saxe par mariage. Mais celle-ci décéda en mai 1941 d'une embolie suite à une pneumonie. Elisabeth avait alors vu sa soeur pour la dernière fois quelques temps auparavant à Munich. Ce décès fut suivi le 31 juillet 1942 à New York par celui de sa mère, la grande-duchesse douairière Marie-Anne, au chevet de laquelle elle ne pu accourir.

Ses enfants

 
Alors que sa fille a été enrôlée au sein de l'Arbeitsdienst, son fils, lui, fut mobilisé. Combattre pour des idées qu'il ne partageait pas lui fera perdre la vie. Parti en Russie en 1943, il est tué par un explosif le 25 février 1944 à Solotaja-Balka en Ukraine. Il a été inhumé à Pokrowka. Ce fut un coup très dur pour la princesse Elisabeth qui accentua encore plus sa foi et son souci des plus démunis. Son entourage disait volontiers d'elle : "Elle donne trop, elle donne tout !". Ainsi, Elisabeth a accueilli et nourri au château de Niederaichbach de nombreux villageois lorsque les combats se sont rapprochés du domaine. Après la débâcle, ce sont des réfugiés du nord et de l'est qui y retrouvèrent refuge sans beaucoup d'égard pour la propriétaire, si bien que l'arrivée des Américains fut synonyme de soulagement.

Une des dernières photographies du prince Anselm, en uniforme, avec sa soeur Iniga

 
La guerre terminée, elle reprend contact avec ses soeurs. En 1946, Elisabeth et sa fille Iniga se sont rendues au Luxembourg. La grande-duchesse Charlotte découvrit alors, non plus sa soeur, mais l'ombre d'elle-même. Sa santé était devenue très fragile. En mai 1948, sa fille a épousé le prince Eberhard d'Urach, comte de Würtemberg (1907-1969) qui fut officier de reconnaissance durant la guerre. Issu d'une branche collatérale des Würtemberg, il est le fils de Wilhelm, 2e duc d'Urach (1864-1928), éphémère roi Mindaugas II de Lituanie en 1918, et de la duchesse Amalie en Bavière (1865-1912). L'union civile s'est déroulée le 18 mai au château de Niederaichbach et le mariage religieux a été célébré le 20 mai à Ratisbonne.

De part et d'autre de la photo, la princesse Elisabeth et sa fille Iniga

 
Sa dernière joie sera la naissance de son tout premier petit-enfant, Amelie, le 6 avril 1949. Au mois de juin de la même année, elle tombe malade et séjourne au château de Hohenburg. Se trouvant en meilleure santé, elle se rend au château de Fischbach au printemps 1950 pour y achever sa convalescence. Elle part le 1er juillet afin de rejoindre Ratisbonne afin d'assister aux noces de diamant de ses beaux-parents. Mais elle s'arrêta à Hohenburg, trop faible. Elle trouva alors encore des forces pour être au chevet d'un fidèle, le premier chauffeur de la famille grand-ducale. Ce fut à son tour de s'aliter le 29 juillet et elle reçut les derniers sacrements. En toute hâte, ses soeurs Charlotte et Hilda se rendirent auprès d'elle. Elle est décédée le 2 août 1950, à l'aube, entourée de deux de ses trois soeurs encore vivantes (Antonia était trop faible et est décédée en 1954), de sa fille et son beau-fils, de son médecin et du chapelain. Elle n'avait que 49 ans. Elle a été inhumée dans le caveau des Thurn und Taxis à Ratisbonne, dans l'ancienne abbaye Saint-Emmeran.

Source principale : Dr. J.S., « Notre Princesse Elisabeth », Lien des Anciennes de Sainte-Sophie, n°4, 1950
 
Sa descendance :
 
La princesse Iniga a eu cinq enfants : Amelie (1949), Elisabeth (1952-2012), Karl-Anselm (1955), Wilhelm-Albert (1957) et Inigo (1962). Elle est devenue veuve le 29 août 1969. Elle est décédée à 83 ans chez elle à Aufhausen le 17 décembre 2008. Ses funérailles se sont déroulées le 23 décembre en la Wallfahrtskirche St. Maria Himmelfahrt à Aufkirchen am Starnberger See et elle a été inhumée aux côtés de son époux dans le cimetière d'Aufkirchen.

4 mai 2013

La broche préférée de la princesse Lilian

En septembre 1966, le roi Léopold III et la princesse Lilian ont fêté leurs noces d'argent au Cap d'Antibes. En cette occasion, l'ancien souverain a offert à son épouse une broche à tête de cerf, un animal que la princesse de Réthy admirait. C'est elle-même qui l'a imaginée. Elle a été réalisée par Cartier avec des diamants.

(© Fonds Léopold III)

Broche vendue en 1987
(© Christie's)
Ce bijou, par son caractère sentimental, est devenu la broche préférée de la seconde épouse du roi Léopold III. Mais aussi parce que cette dernière vouait une véritable admiration pour les cerfs. Ce n'est d'ailleurs par le seul bijou cynégétique qu'elle possédait. Pour preuve une broche, faisant partie d'une parure en citrine, vendue chez Christie's en 1987.

La princesse Lilian portait cette broche en diamants lors de sa dernière sortie officielle, le 23 septembre 1993, pour les 20 ans du Fonds Léopold III. Elle se trouvait alors en compagnie de son fils Alexandre, de sa fille cadette Maria-Esméralda et de sa nièce, la princesse Marie-Gabrielle de Savoie. Ce fut également le cas en 1998 à Londres ) l'occasion du mariage de sa fille Maria-Esméralda avec le professeur Salvador Moncada, une cérémonie qui s'est déroulée en présence du roi Albert II. Cette broche est aujourd'hui toujours en possession de la famille.



Grande chasseresse, la passion pour le cerf de la princesse Lilian s'exprimait dans ce sport qu'elle a pratiquait assidûment. Elle a tiré son premier cerf à l'âge de dix-huit ans. Cela pourrait apparaître paradoxal mais à l'époque « à ses yeux, seule la chasse permet de vivre en parfait symbiose avec la nature mais aussi de respecter la loi éternelle du jeu de la vie et de la mort. Lilian respecte l'animal au point de porter une véritable admiration au cerf, le roi des forêts. A ses yeux, la chasse présente un autre attrait, celui du respect des traditions qui fait de ce sport un véritable art. »1


(© Hans Lutz)

De 1953 à 1983, elle a possédé une licence de chasse sur pas moins de 16.000 hectares en Autriche, où elle avait acquis un chalet à Hinteriss. Mais elle pratiquait ce loisir également en Belgique lors des chasses royales de l'Hertogenwald, de Saint-Michel et de Ciergnon. Elle a abandonné définitivement la chasse après la mort du roi Léopold III en 1983. Après cette disparition, le domaine royal d'Argenteuil est devenu un paradis pour les cerfs et la princesse Lilian prit plaisir à les nourrir quotidiennement. En 1997, un cerf l'a chargée et projetée à terre. Après une heure et demie, une personne de la sécurité l'a retrouvée et a appelé les secours. La princesse Lilian, ayant une fracture de la hanche et d'une épaule, fut opérée d'urgence. Cet incident coïncida avec un certain déclin physique et son moral en prit un coup.


(© Collection de S.A.R. la Princesse Esmeralda)



1 Esmeralda de Belgique et Patrick Weber (2012), Lilian, une princesse entre ombre et lumière, Bruxelles, Racine, p.147