27 octobre 2011

"Joséphine-Charlotte (1927-2005) : hommage" (éditions Saint-Paul)


Cet album-photos richement illustré a été édité quelques mois après le décès de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg le 10 janvier 2005 au château de Fischbach. Il commence par l'hommage officiel rendu par le premier ministre Jean-Claude Juncker et raconte ensuite le fil de sa vie.

Née en 1927 à Bruxelles, Joséphine-Charlotte était la fille aînée du roi Léopold III et de la reine Astrid des Belges, née princesse de Suède. Elle a deux frères : les rois Baudouin et Albert II. Sa marraine n'est autre que sa future belle-mère la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg! Son enfance est marquée par les décès accidentels de son grand-père paternel le roi Albert Ier en 1934 et de sa mère la reine Astrid en 1935. En 1944, les Allemands déportent le roi Léopold III, sa seconde épouse la princesse Lilian et leurs enfants en Allemagne puis en Autriche, où ils seront libérés en mai 1945. Suite à la Question Royale, ils s'installent en Suisse jusque 1950.

Joséphine-Charlotte épouse en 1953 le grand-duc héritier Jean de Luxembourg avec qui elle aura 5 enfants et 21 petits-enfants. De 1964 à 2000, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte remplit avec élégance, dignité et discrétion son rôle de Première Dame aux côtés de son époux qui abdique en 2000 au profit de leur fils Henri. Ils se retirent au château de Fischbach.

Cet album-photos évoquent aussi les voyages d’État à l'étranger, son amour des roses, sa passion pour l'art contemporain et son engagement en faveur de la Croix-Rouge Luxembourgeoise et des Guides du Grand-Duché. Il se termine par ses funérailles en présence de représentants de nombreuses familles royales.

Comme le titre l'indique, cet ouvrage richement illustré a pour unique objectif de rendre hommage à la grande-duchesse. On n'y trouvera donc aucun scoop, aucun propos négatif et polémique à son égard. Je laisse la conclusion aux auteurs : "Durant plus d'un demi-siècle, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte nous a accompagnés à travers notre histoire - nous, citoyens luxembourgeois ainsi que nos concitoyens étrangers. En tant qu'épouse du chef de l’État, mais aussi en tant que femme à la personnalité forte, mais qui ne cherchait pas à focaliser l'attention sur sa personne".

Le Petit Belge

22 octobre 2011

Les 25 ans de règne du grand-duc Jean

C'est le 12 novembre 1989 que le grand-duc Jean a fêté son jubilé d'argent. Il avait succédé à l'âge de 43 ans, vingt-cing ans plus tôt, à sa mère la grand-duchesse Charlotte qui avait abdiqué. Avant cela il avait déjà en 1961 était associé étroitement aux affaires de l’État en étant nommé lieutenant-représentant du grand-duché.

Je vous propose un extrait de ce livre, amicalement communiqué par Petit Belge : "Notre Dynastie : les origines des Nassau et le règne des Nassau-Weilburg au grand-duché de Luxembourg (1890-1990)" de Paul Lafontaine, éditions Saint-Paul

"Les festivités débutent le 13 novembre devant le palais grand-ducal par une aubade et une ovation, données par la musique militaire et un peloton de l'armée luxembourgeoise en l'honneur de la famille grand-ducale qui a pris place au balcon. La surprise est la participation de la musique des Irish Guards, un régiment dans lequel le grand-duc Jean a servi pendant la seconde guerre mondiale et dont il est colonel. Après s'être rendue à pied jusqu'à l'hôtel du Conseil d'Etat, la famille grand-ducale a admiré un feu d'artifice. La soirée se termine par une fête organisée par la Luxembourg Boy Scout Association au théâtre municipal. Le grand-duc Jean, chef scout depuis 1946, est visiblement à l'aise au milieu de centaines d'enfants et de jeunes plein d'entrain.
Le lendemain, 14 novembre, une cérémonie d'hommage au souverain a lieu à la Chambre des Députés. A 10h30, le grand-duc Jean, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, le grand-duc héritier Henri, la grande-duchesse héritière Maria-Teresa et le prince Guillaume se rendent du palais à la Chambre des Députés, où ils sont accueillis à l'entrée par un quatuor de trompettes. Ils prennent place dans des fauteuils sur une estrade d'honneur, en présence des députés, des membres du gouvernement et du corps diplomatique, ainsi que des autorités civiles et religieuses. Dans leur discours, la présidente de la Chambre des Députés Erna Hennicot-Schoepges et le premier ministre Jacques Santer soulignent le rôle du couple grand-ducal dans un pays en pleine mutation. Le grand-duc s'adresse à l'assistance et au peuple, la cérémonie étant retransmise en direct par la télévision. Il dresse un bilan de son règne dans lequel les aspects positifs dominent largement et pendant lequel "les institutions de notre Etat ont toujours fonctionné harmonieusement ; à aucun moment, il n'a existé la moindre tension dans les relations entre les pouvoirs". Le grand-duc termine par ces mots :  "Dans notre histoire, dans la mémoire et le caractère de notre petit peuple, reposent une grande force et un grand capital : le sens du travail bien fait, la ténacité et l'endurance, la tolérance et la patience. C'est le meilleur stimulant pour l'avenir de notre pays et celui d'une Europe structurée. Ainsi notre pays continue son chemin dans le concert de ses partenaires européens, sous la conduite de la Couronne et de ses institutions démocratiques, et sous la protection du Très-Haut qui, de sa main conduit les nations à travers le monde".   La cérémonie prend fin par le chant de l'hymne national.
A l'issue de cette cérémonie, un Te Deum solennel est célébré en la cathédrale de Luxembourg par Mgr Jean Hengen, archevêque de Luxembourg, en présence de la famille grand-ducale. Dans l'après-midi, la ville de Luxembourg organise une fête populaire à la place d'Armes. Au cours d'un grand spectacle au cercle municipal, le grand-duc découpe un magnifique gâteau d'anniversaire. Dans son allocution, la bourgmestre Lydie Wurth-Polfer souligne l'attachement des Luxembourgeois à leur grand-duc et esquisse brièvement l'évolution foudroyante de la ville de Luxembourg depuis 1964.
Le 15 novembre est la "Journée des Elus Locaux". Les bourgmestres, échevins et membres des conseils communaux des 118 communes peuvent côtoyer le grand-duc, la grande-duchesse, le grand-duc héritier, la grande-duchesse héritière et le prince Guillaume lors d'un déjeuner en commun au Hall Victor Hugo à Luxembourg-Limpertsberg. Des discours sont prononcés par le ministre de l'Intérieur Jean Spautz, le président du Syndicat des Villes et Communes Luxembourgeoises Henry Cravatte et le premier ministre Jacques Santer. En guise de souvenir du 25ème anniversaire de son accession au trône, le souverain fait don d'un tilleul à chaque commune du pays. Relevons pour terminer qu'à l'occasion de cet anniversaire, une médaille commémorative a été créée. En outre, dans sa séance du 10 novembre 1989, le conseil de gouvernement a décidé de créer une Fondation Grand-Duc Jean. Richement dotée, elle permettra la construction d'un Musée d'Art Contemporain à Luxembourg, destiné notamment à abriter une partie des collections de l'amateur d'art Peter Ludwig d'Aix-la-Chapelle. La conception serait confiée à l'architecte américain d'origine chinoise Ieoh Ming Pei (créateur de la Pyramide du Louvre) et le musée devrait être achevé pour 1995 lorsque Luxembourg assumera le rôle de capitale européenne de la Culture".


Cérémonie dans le palais de la Chambre des Députés, le 14 novembre 1989
De gauche à droite : le prince Guillaume (actuel grand-duc héritier), le prince Félix, la grande-duchesse héritière Maria-Teresa, le grand-duc Jean, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, le prince Louis, le grand-duc héritier Henri et le prince Guillaume
(© Collection personnelle)

(© Collection personnelle)

16 octobre 2011

Photos de l'intérieur du château du Stuyvenberg

Afin de compléter un article déjà paru sur le domaine du Stuyvenberg (que vous pouvez retrouver en cliquant ici), voici une série de photos montrant l'intérieur du château à l'époque où il était occupé par Léopold et Astrid dans les années 1930.

Un salon qui précède le bureau de la princesse Astrid. Au mur, se trouve un portrait du père de la princesse, le princes Carl de Suède.

Le bureau de la duchesse de Brabant qui le sera jusqu’à son décès, alors reine des Belges, en 1935. Plusieurs photos de famille égaillent les lieux : son époux, ses parents ou encore ses enfants.

Ces lieux ont vu grandir les enfants du couple : Joséphine-Charlotte, Baudouin et Albert (les deux derniers y sont d'ailleurs nés). Indice de cette ambiance familiale ? Derrière l'escalier on devine la silhouette d'une voiture d'enfant.

La salle à manger

6 octobre 2011

La reine Paola en philatélie

Après avoir participé au déjeuner à Laeken et l'inauguration du Festival Europalia consacré au Brésil le 4 octobre, la reine Paola remplissait aujourd'hui sa première activité en solitaire de la rentrée. La reine s'est rendue ce matin au département philatélie de "bpost" à Malines. Elle y a lancé l'impression d'un timbre à son effigie, honneur qui lui est rendu en vertu de son engagement en faveur des jeunes via la Fondation Reine Paola (plus d'infos sur la Fondation). L'occasion de découvrir le "parcours" philatélique de la reine...

Aucune émission officielle n'a eu lieu à l'occasion du mariage en 1959 du prince Albert avec Paola Ruffo di Calabria alors que la princesse Joséhine-Charlotte avait eu cet honneur en 1953. Des émissions privées ont tout de même célébré l'événement. Ainsi, quatre timbres d'une série de six timbres sortie le 10 juin 1959, émise pour le centenaire de la Bataille de Solferino (1859) et commémorant le fondateur de la Croix-Rouge internationale Henri Dunant, ont été perforés selon les initiales du couple ("A" et "P"). Ces timbres furent initialement émis avec une surtaxe au profit de la Croix-Rouge belge dont le prince Albert assumait la présidence depuis 1958. Ces timbres non-officiels ont cependant été vendus de manière officielle, toujours au profil de la Croix-Rouge belge grâce à la vente d'une carte souvenir (voir ci-dessous)


D'autres timbres ont également été détournés au profit du mariage du couple princier. Il s'agit d'un timbre-poste affichant une valeur faciale de 2 centimes et de couleur vert-eau. Émis en 1937, il fut en 1944 à l'occasion de la Libération, surchargé d'un "V" de la victoire de couleur rouge. En 1959, certains stocks de ces timbres ont été une nouvelle fois surchargés par les prénoms des époux (soit "Albert-Paola" ou "Paola-Albert") surmontés d'une couronne, avec l'indication de la date du mariage et un entrelacement des initiales des mariés dans les coins inférieurs. Ces timbres ont été commercialisés en étant souvent apposé sur une carte souvenir. 


En l'occasion du centenaire de la Croix-Rouge de Belgique, une série de six timbres a été émise le 28 septembre 1963. Cette série met en scène la famille du prince de Liège sur base de photos des Etablissements Dotreville. De cette manière, la princesse Paola apparaît pour la première fois sur des timbres-poste : seule, avec sa fille Astrid ainsi qu'à deux reprises avec l'ensemble de la famille. Ces deux derniers timbres sont semblables sauf au niveau de la teinte d'impression : avec un fond proéminent brun ou vert. La version verte a d'ailleurs connu une émission sous forme de carnets. Les autres timbres de la série montrent, seuls, le prince Albert, le prince Philippe ainsi que la princesse Astrid. 



Émis le 15 novembre 1995, jour de la Fête du Roi, il s'agit du premier timbre où Paola y apparaît en tant que Reine. C'est également le premier timbre consacré aux nouveaux souverains, autre que les figures classiques du roi Albert II imprimées dès la fin de 1993. La photo est due à Christian Louis, prise lors du cinquantenaire de la Libération, tandis que la composition revient au duo Myriam Voz et Thierry Martin, connu sous l'acronyme MVTM. 


La Belgique et l'Italie, pays d'origine de la souveraine, ont émis conjointement un timbre, le 23 mai 1997, à l'occasion du 60ème anniversaire de la reine Paola. Sur le timbre belge, une photo prise par le roi Albert II montre son épouse devant le château du Belvédère, résidence du couple depuis leur mariage. La version italienne, également une composition de Myriam Voz et Thierry Martin, présente quant à elle une vue de Rome. 


A l'occasion de leurs noces d'émeraude en 1999, la poste belge a imprimé un timbre présentant une photo actuelle des souverains ainsi qu'une photo d'archive datant de leurs fiançailles. La composition est une nouvelle fois due à MVTM. 


Dans le cadre de la promotion de la philatélie, après les Rois des Belges en 1998 et 1999, ce fut au tour des Reines de Belges de faire l'objet d'un timbre. Paola a été de cette manière immortalisée une nouvelle fois en 2000 dans un feuillet évoquant le Palais de Bruxelles. Le dessinateur et graveur Guillaume Broux s'est inspiré du portrait officiel de la souveraine où elle porte le diadème de la reine Elisabeth. Un nouveau feuillet, rassemblant les six reines, a été émis en 2001. L'effigie de la reine Paola n'a pas été modifiée, seule la teinte est désormais bleutée et la valeur faciale n'est plus surtaxée. 



A l'occasion des 175 ans de la Belgique, le couple royal fait l'objet d'un timbre au sein d'un feuillet, émis en février 2005, sur lequel figure les précédents autres couples royaux ainsi que le prince-régent Charles. La création est signée MVTM. 


En 2007, la reine Paola a célébré son 70ème anniversaire, l'occasion de figurer une nouvelle fois sur un timbre dont la photo choisie est inédite, issue de la collection du roi Albert II.  


En 2009, un autre feuillet est imprimé, cette-fois à l'occasion des noces d'or du roi Albert II et de la reine Paola. Sur ce feuillet apparaissent les enfants et petits-enfants du couple. Ces photos furent prises dans le domaine de Laeken lors d'une séance organisée en juin 2008. 


Voici les nouveaux timbres à l'effigie de la reine Paola : lors de la distribution du Prix de la Fondation qui porte son nom. Celui-ci fut disponible à partir du 17 octobre. 


4 octobre 2011

Europalia Brésil : le menu du déjeuner

Tous les deux ans, et ce depuis 1969, le patrimoine culturel d’un pays est mis à l’honneur à l’occasion du festival Europalia. Cette année il s'agit du Brésil.

Dans ce cadre, le roi Albert II a reçu en ce jour en audience Mme Dilma Roussef, présidente de la république fédérative du Brésil, au château de Laeken. Ensuite, les souverains belges ont offert un déjeuner auquel assistaient la reine Fabiola, le prince Philippe et la princesse Mathilde, la princesse Astrid et le prince Lorenz.

(© Collection personnelle)
Dans l'après-midi, la famille royale belge et la présidente du Brésil ont assisté à l'ouverture du Festival Europalia au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et l'ont visité.

3 octobre 2011

La Villa Royale d'Ostende

Très longtemps, la famille royale belge a honoré la côte de fréquentes villégiatures, notamment à Ostende, surnommée la « Reine des Plages ». Le roi Léopold Ier et la reine Louise-Marie louèrent à partir de 1834 une maison de maître dans la Langestraat. C'est là que la reine décéda en 1850. Elle y séjournait de plus en plus afin que l'air iodé de la mer lui fasse le plus grand bien.



Le premier roi des Belges possédait également deux petits pavillons de bois, érigés dans les dunes entre Ostende et Mariakerke. Ceux-ci ont été détruits en 1873 par son fils aîné, Léopold II, afin de faire place à une vaste structure préfabriquée en bois. Il s'agissait d'une réplique d'un chalet aperçu la même année à l'Exposition Universelle de Vienne, réalisée à partir des plans de l'architecte britannique W.J. Green. En 1876, un second pavillon a été construit, en briques, destiné à la reine Marie-Henriette qui préféra cependant la ville de Spa, dans les Ardennes, pour se ressourcer. Dans le tourbillon de ces nombreuses réalisations architecturales, le roi surnommé « le Bâtisseur » songea à faire de ce qui était alors appelé le Chalet royal un second palais royal en face de la mer. En 1905, il fit d'ailleurs construire, sur les plans du français Charles Girault, les galeries royales (ou galeries vénitiennes) qui reliaient sur quatre cent mètres sa résidence à l'hippodrome Wellington.

Les galeries royales

A l’avènement au trône du roi Albert Ier en 1909, la côte resta une destination privilégie de la famille royale. Voici les souvenirs de la princesse Marie-José de Belgique, qui est par ailleurs née dans une villa de Mariakerke louée par ses parents en 1906, à propos du Chalet royal : « A la mi-juillet, c’était le départ pour Ostende. Le pavillon royal, cadeau de la reine Victoria à son oncle Léopold Ier, remanié par Léopold II, se composait de deux chalets reliés par deux longs couloirs vitrés à une grande rotonde centrale. Le tout fut détruit pendant la guerre de 1940. De ma fenêtre, je voyais la mer, la plage et la digue où se promenaient les badauds. Comme l’animation de cette foule me distrayait ! Ne pouvant jouer que rarement avec mes frères et n’ayant pas de petites amies, j’étais, je ne sais pourquoi, le plus souvent enfermée seule dans ma chambre. Un jour un inconnu m’envoya un râteau, une pelle et un seau. Ces cadeaux me firent tellement plaisir que, de crainte qu’on ne me les enlevât, je les cachais sous mon lit la nuit venue. J’aimais à dessiner les « malles » qui, deux fois par jour, se rendaient à Douvres » (extrait de « Albert et Elisabeth de Belgique, mes parents » paru aux éditions Plon en 1971).

Le prince Léopold (duc de Brabant), la princesse Marie-José
et le prince Charles (comte de Flandre)
 jouant sur la plage d'Ostende

La résidence ostendaise a souffert lors de la Seconde Guerre mondiale et elle fut démolie en 1953. Une nouvelle villa de briques blanchies à la chaux a été construite entre 1954 et 1957, confiée à l'architecte Antoine Dujardyn. Située sur la Koningstraat, elle comprenait vingt chambres, seize salle de bains, un salon, une salle à manger, une salle de banquet, une grande cuisine, une piscine et un jardin avec terrasse. Les pièces les plus utilisées faisaient face à la mer, tandis que le reste était entouré d'un parc de trois hectares, le Koningpark.



Cette nouvelle villa a été inaugurée pour la première fois par la famille royale en février 1957. Mais la résidence fut peu usitée par le roi Baudouin et la reine Fabiola, préférant les vacances en Espagne. Elle sera plus volontiers occupée par les princes de Liège, Albert et Paola, ainsi que leurs enfants, même si le sud de la France et l'Italie semblaient les attirer davantage. La reine Elisabeth y fit également quelques séjours. En 1973, délaissés par la famille royale, les bâtiments ont été loués à l'hôtel Oostende Compagnie, géré par l'homme d'affaires Jean-Claude Van Biervliet. Les lieux ont ensuite fait place en 1986 à un hôtel de luxe, agrémenté du restaurant Au Vigneron, une adresse qui fut étoilée au Michelin. La famille Daue s'est vue finalement contrainte de fermer l'établissement : la Donation Royale a mis fin au bail en 2004. Celle-ci n'aurait pas apprécié l'utilisation qui était faite des lieux. Cela donna naissance à un conflit qui a été porté devant le tribunal de première instance de Bruges.



Après un abandon de l'ancienne villa royale qui a vu passé des squatteurs, a été vandalisée et même incendiée, elle a été finalement acquise par la ville d'Ostende le 23 novembre 2006 pour la somme de quatre millions d'euros. La ville l'a cédé directement en bail à l'asbl Belgsich Zeeinstituut voor Orthopedie (Institut Maritime Belge d'Orthopédie) pour une durée de soixante-cinq ans. Après d'importants travaux, les lieux ont ouvert leurs portes en tant que « Centre de revalidation oncologique Villa Royale ». Le 2 octobre 2011, la princesse Astrid a rendu visite à ce centre de revalidation où elle a jadis passé des vacances en famille. La princesse a pris connaissance du fonctionnement de ce centre. Elle a visité plusieurs espaces thérapeutiques et s'est entretenue avec des patients dans leurs chambres. La princesse Léa, veuve du prince Alexandre, était également présente. Cette-dernière avait suivi de très près les travaux. 

Même si la Donation Royale a vendu la villa royale, d'autres lieux sont encore sa propriété à Ostende : une partie de l'hippodrome, les écuries norvégiennes, les galeries royales et leur parc, l'ancien palais royal de la Langestraat (aujourd'hui un musée local) et une partie du parc Marie-Henriette. Il y a peu, la presse belge a fait état de l'achat de deux appartements haut de gamme par le roi Albert II à Ostende. D'autres lieux de la côte sont également intimement liés à l'histoire de la dynastie belge, avec pour commencer La Panne, première ville belge où le roi Léopold Ier posa son pied en 1831. D'ailleurs, bien des années plus tard, la Donation Royale a acheté symboliquement sept hectares de dunes, juste à la frontière française. C'est également à La Panne que le roi Albert Ier et la reine Elisabeth ont résidé pendant la Première Guerre mondiale, rejoints de temps à autre par leurs enfants qui avaient trouvés refuge au Royaume-Uni.

Le prince Léopold et la princesse Astrid occupèrent à partir des années 1930 une villa située à Knokke, dénommée Roemah Laoet. Le roi Léopold III l'a fréquenta encore dans les années 1940 après le décès de sa première épouse. Après avoir été un restaurant, elle est aujourd'hui incorporée à la réserve naturelle du Zwin. Aujourd'hui, c'est le prince Laurent et la princesse Claire qui apprécient particulièrement Knokke, où les parents de la princesse possèdent un appartement. Le prince Charles, régent du royaume de 1944 à 1950, une fois sa mission terminée, s'est très vite isolé dans son domaine de Raversijde, composé de petites maisons de pêcheurs, de multiples fortifications liées au Mur de l'Atlantique et d'un site médiéval, où l'on a découvert les traces d'un village remontant à plusieurs siècles. La Donation Royale est, elle, encore le propriétaire du golf de Klemskerke et du parc Léopold II à Nieuport.